« Un séisme, c’est une secousse et c’est souterrain ; ça bouleverse parfois de façon invisible et ça peut révéler des structures en les mettant au jour. »

Historien spécialiste du nazisme depuis plus de vingt ans, Christian Ingrao a largement contribué à resituer le phénomène nazi dans un contexte plus large et plus complexe que celui, manichéen, d’une sorte de diabolus ex machina dont la défaite aurait sonné le retour à un juste équilibre historique. À la croisée des disciplines historiennes, sociologiques et anthropologiques, ses travaux plongent au cœur des soubassements du Troisième Reich. Ils mettent en lumière les pratiques, croyances et discours culturels, ainsi que les univers émotionnels de ses acteurs, qui trouvèrent ensuite à s’exprimer dans un paroxysme de violence.
Dans cette perspective, l’histoire culturelle du nazisme et de ses acteurs revient à tracer les contours d’un cas de violence, à la fois politique et militaire, et à en faire l’analyse des structures. L’étude du cas nazi entreprise par Christian Ingrao contribue ainsi à tenter de comprendre et d’historiciser des phénomènes plus larges tels que les mécanismes de légitimation de la violence ou les pratiques génocidaires, d’hier mais aussi d’aujourd’hui.

Rencontre suivie d'une séance de dédicace à la librairie de La Cité Miroir

Christian Ingrao est historien et directeur de recherche au CNRS. Ancien directeur de l’Institut d’histoire du temps présent, il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur le nazisme et les violences de guerre, parmi lesquels Les Chasseurs noirs : la brigade Dirlewanger (Perrin, 2006) ; Croire et détruire : les intellectuels dans la machine de guerre SS (Fayard, 2011) ; La promesse de l’Est : espérance nazie et génocide 1939-1943 (Seuil, 2016) et Le soleil noir du paroxysme : nazisme, violence de guerre, temps présent (Odile Jacob, 2021).

Organisateurs

Les Territoires de la Mémoire