Hamadi - Mohamed El Boubsi pour l’état civil- est le père. Soufian El Boubsi est le fils. Le premier est un enfant de l’exil. Il débarque en Belgique à 7 ans dans les bagages de ses parents. Et se nourrit rapidement aux idéaux de démocratie, de liberté, de laïcité… Soufian, lui, est né en Belgique où il est chez lui avec ses attaches, ses repères et ses engagements.
Le père a été victime du délit de sale gueule, tandis que le fils, lui, revendique sa sale gueule. Le père n'a pas eu d'autre choix que de quitter sa terre. Pour son fils, on a toujours le choix... Pour le père, la liberté n'existe que dans la distance. Pour le fils, la liberté sans le groupe ne rime à rien...

Au départ de leur propre expérience, ce père et son fils, à la ville comme à la scène, ont décidé non pas de livrer leur histoire vraie mais d'écrire une vraie histoire, celle de deux personnages aux choix tranchés : le père, nourri aux Lumières, sera sans concession devant tous les fanatismes ; le fils, lui, séduit par les replis identitaires, remettra en cause la pertinence des choix du père et optera pour la fidélité infaillible aux origines et pour la sécurité de la foi.

Combat d’un père habité par le souhait de transmettre des valeurs démocratiques. Combat d’un fils qui tente de faire accepter ses propres choix de liberté et de religion. La vie comme un immense échiquier sur lequel deux hommes se déplacent dans une confrontation paroxystique jusqu'au point de non retour...

Prix de la presse au Festival off d’Avignon en 2009
Dans le cadre de la commémoration des 50 ans de l’immigration marocaine en Belgique

Auteur(s)

Hamadi

Distribution

Interprétation, scénographie et mise en scène : Hamadi et Soufian El Boubsi
Création lumières : Michel Delvigne
Régie générale : Fred Nicaise

Presse

A travers cette pièce profonde et belle, c’est une pensée sur l’exil qu’offrent le père et le fils. Une pensée qui interroge sur la création de ce fossé intergénérationnel vécu comme une défaite pour les pères et du repli communautaire à l’heure des rassemblements fédérateurs. Une pensée sur les hommes, pour les hommes. Un appel à l’amour. [La Libre Belgique] En cinquante minutes, la tension croît, l’émotion aussi, rythmées par les explosions vocales et les silences, les questions sans réponses, les plongées introspectives, les corps qui se relâchent, avant de s’arc-bouter, dans un face-à-face longtemps différé. Une très belle rencontre pour un débat essentiel. [Le Soir]

Mentions/Crédits

Une coproduction de la Compagnie Hamadi, du Théâtre de Namur-Centre dramatique, du Théâtre de l’Ancre et de la Charge du Rhinocéros.

Organisateur

MNEMA