Longtemps, la bande dessinée de Wallonie et de Bruxelles se fit une spécialité de bâtir des récits échevelés autour des aventures vécues par des journalistes ou des reporters… grands ou petits !

Ils parcouraient le monde en redresseurs de torts davantage qu’en témoins. D’ailleurs, écrivaient-ils seulement, ces Tintin, Fantasio, Ric Hochet ou Marc Dacier au nom prédestiné ? Héros de BD, ils symbolisaient un idéal, celui d’informer, de raconter et d’expliquer le monde, à n’importe quel prix. C’était au bon vieux temps où voyager et savoir communiquer avec les mots qu’il faut et les images qui conviennent était réservé à une part infime de la population…Et pourtant, depuis que le monde est monde, les hommes s’expriment et rêvent d’être vus, entendus, lus et même, ambition suprême, compris ! Usant de la technologie de leur époque, ils inventèrent des langages successifs à partir de tam-tam ou de nuages de fumée, portèrent des nouvelles en courant 42 kilomètres sans souffler ou à bride abattue jusque dans l’Ouest américain. C’était avant que le train ne transporte les journaux, que les commerçants y achètent de la publicité,  que les ondes transportent les voix puis les images.  Les hommes communiquaient et s’informaient déjà en réseau mais ils ne le savaient pas. C’était avant la fibre optique, le wifi et la 4G. Ainsi, le cours de cette fabuleuse histoire n’a jamais cessé de s’accélérer. Avec le téléphone, la radio, la télévision et l’explosion de la presse écrite, le XXe siècle avait déjà été grandiose… Pourtant, on n’avait encore rien vu. Aujourd’hui, à l’heure où la presse traditionnelle cherche un nouveau souffle… virtuel, l’information, la déformation et la manipulation sont à portée de chacun. Paradoxalement, c’est à l’heure où les canaux de communication sont plus nombreux que jamais, qu’un concept tel que « la liberté d’informer » est mis le plus en danger quand il ne sert pas de paravent à quelque basse besogne.

De Marc Dacier et Ric Hochet à Canardo et Tamara, de Lucky Luke à Jeannette Pointu ou Largo Winch, l’exposition propose de parcourir cette aventure de l’information, à travers une sélection d’images extraites d’albums BD publiés par des auteurs remarquables de Wallonie et de Bruxelles. Comme les médias dans leur diversité, chacun à sa façon nous éclaire. De vrais garde-fous pour la démocratie !

Avec eux, les concepteurs de cette exposition espèrent contribuer à bousculer quelques idées reçues, à favoriser l’esprit critique du visiteur et même à susciter quelques controverses donnant à réfléchir… et à sourire !               

®  Jean Auquier/Centre Belge de la Bande Dessinée

- Dans le cadre du Congrès mondial des professeurs de français -

- Accessible pendant les heures d'ouverture de La Cité Miroir -

- PAF : 1€ (gratuit pour les congressistes) - 

Organisateur

Une organisation de la Fédération Internationale des Professeurs de Français